Cette lame, à valeur purement symbolique, se caractérise par sa pointe bifide ou fendue, que la tradition islamique nomme "Dhûl-Faqâr", vocable transposé en "Zulfikar" dans la langue française.
L'origine de cette forme particulière a reçu plusieurs tentatives d'explications. L'une d'elles voudrait que cet objet se réfère à une épée prise au champion des "infidèles" par le prophète Mahomet, à la bataille de Badr (624), puis transmise à son cousin et gendre Ali.
La représentation de ce sabre mythique est fréquente dans l'Islam jusqu'au 19e siècle et des lames telles que celle-ci furent fabriquées comme talismans.
Le serpent, représenté dans la ciselure des plats de la lame, est une allusion à la légende de la Kaaba de La Mecque : celle-ci était habitée par un serpent monstrueux qui, sur ordre d'Allah, fut terrassé par un aigle, symbole du soleil.
Les inscriptions, en caractères arabes, sur le côté droit signifient : "Le serviteur du roi de droit divin Soleiman". "L'œuvre d'Assadullah". "Il n'y a d'autre conquérant qu'Ali. Il n'y a d'autre épée que Zulfikar". Cette dernière invocation fait référence au pouvoir suprême d'Ali, successeur du Prophète. Assadullah, quant à lui, était un célèbre fourbisseur persan du 17e siècle, dont la signature pourrait avoir été copiée après sa mort afin de rehausser le prestige des lames ainsi marquées. Une autre tentative d’explication de la persistance de cette marque voudrait qu’il s’agisse plutôt d’un label d’excellence que l’on aurait attribué aux meilleurs fourbisseurs persans. Assadullah signifie en effet « lion de lieu », titre qu’avait reçu l’Iman Ali.