Une pierre de remploi

En juin 1869, des ouvriers qui travaillaient à la restauration de l’église romane Saint-Martin de Berg, près de Tongres ont découvert, scellée dans le socle du maître-autel, une pierre antique à quatre dieux. La pierre qui avait été retaillée pour s’adapter à sa nouvelle fonction, comme en témoigne une des faces au décor sculpté mutilé, présente des entailles profondes stigmates des attaches métalliques qui la fixaient à l’autel. Malgré les détériorations et l’usure du temps, deux divinités féminines sont aisément identifiables grâce à leurs attributs : Junon (patère à libations et flambeau) et Fortune (corne d’abondance, gouvernail et roue). Les deux autres divinités, masculines, sont difficilement reconnaissables faute d’attributs divins. Il s’agit vraisemblablement de Mercure et d’Hercule. À l’époque romaine, les pierres à quatre dieux formaient le piédestal d’une colonne de Jupiter, un monument officiel dont le couronnement figurait un cavalier terrassant un géant à queue de serpent. Ce groupe sculpté célébrait peut-être, à travers cette symbolique, la victoire de l’empereur sur ses ennemis.

Numéro d'inventaire FLORA
GC.ARC.01a. 1912.47353
Année d'exécution
2e - 3e siècle après J.-C.
Lieu
Berg (Tongres)
Dimensions
H. 64 cm ; l. 35 cm