Oeuvre classée comme Trésor la Fédération Wallonie-Bruxelles
Les bronzes gallo-romains, classés le 8 février 2011 comme « trésor » par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ont été découverts de manière fortuite à Angleur (Liège) par un ouvrier briquetier à la fin 1881 ou au début 1882, dans une cachette de fondeur aménagée dans le sol à environ 50-60 cm de profondeur.
Cet ensemble de vingt pièces datées de la fin du 2e ou du début du 3e siècle après J.-C. comprend des éléments d’adduction d’eau (une clef de fontaine, deux déversoirs à masque léonin, trois bagues de raccordement de conduites et un tuyau quadrangulaire perforé) ainsi que des appliques figuratives qui ont dû servir à l’origine dans le speleum d’un mithréum. Comme le culte de Mithra s’était surtout implémenté en milieu urbain, le lieu de provenance originel de ces objets est sans doute à chercher ailleurs, peut-être à Theux-Juslenville (Liège), dans une agglomération ayant vraisemblablement eu le statut de vicus, où l’on a identifié en 1557 deux autels de Mithra aujourd’hui perdus.
Les appliques zoomorphes, au nombre de quatre, correspondent aux signes zodiacaux du Bélier, du Lion, du Scorpion et du Poisson. Un cinquième signe, celui de la Balance, est représenté par la statuette d’un jeune homme nu, aux bras écartés, qui devait tenir initialement l’instrument de pesage. Les trois têtes masculines de profil, dont deux ont conservé leur aile ourlée garnie de plumes sont celles des Vents. Quant aux deux statuettes féminines en mouvement, il s’agirait des personnifications des Saisons.
De tels motifs – à l’exception de la Gorgone Méduse, rarement figurée en contexte mithriaque – se retrouvent dans le décor sculpté des bas-reliefs mithriaques rhénans en pierre (celui du mithréum I de Nida-Heddernheim, par exemple), où ils encadrent une composition centrale figurant Mithra tauroctone. Le lion plastique, levant la patte antérieure droite, et le col tronconique d’un vase évoquent, quant à eux, une scène qui figure souvent sous la tauroctonie et associe un serpent, ici manquant, à un cratère et un lion.
En savoir plus sur les Trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Le décret du 11 juillet 2002 permet de classer comme Trésor, les biens qui présentent un intérêt notable pour la Fédération Wallonie-Bruxelles. Dans ce cadre, plusieurs œuvres dont la qualité artistique, la rareté ou les liens avec l’histoire et l’histoire de l’art ne sont plus à démontrer, sont davantage valorisées grâce à ce classement. Cette reconnaissance permet de mettre en valeur ces fleurons de notre patrimoine artistique et culturel mais surtout de mieux les protéger, d’aider à la restauration ou d’empêcher qu’ils soient vendus à l’étranger. Plusieurs œuvres historiques majeures sont, chaque année, reconnues comme Trésors.
Un bien protégé obtient la qualité de « trésor ». Ce terme trouve son origine dans le droit européen qui offre à chaque Etat membre la possibilité de protéger ses « trésors nationaux ayant une valeur artistique, historique ou archéologique ». Ces trésors échappent dès lors au principe de libre circulation des biens à l’intérieur de l’Union européenne et peuvent se voir imposer des restrictions ou interdictions de sortie du territoire national concerné.
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