North and South 1865-2015: armes de la Guerre de Sécession à charger par la culasse
Il y a 150 ans prenait fin la guerre civile américaine, plus connue sans doute sous le nom de « Guerre de Sécession », qui sert en partie de toile de fond à une œuvre célèbre de la littérature d’Outre-Atlantique, Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell (1936).
Depuis 1861 et l’élection du président Abraham Lincoln, elle oppose les états du Sud, confédérés, à ceux du Nord, formant l’Union. Le Nord, plus densément peuplé et industrialisé et le Sud, dont l’économie repose essentiellement sur la culture du coton qui nécessite une main d’œuvre abondante constituée d’esclaves noirs, se distinguent depuis le début du 19e siècle sur divers aspects culturels, politiques et économiques. Ainsi, alors que les états du Nord favorisent une politique économique protectionniste, ceux du Sud ne peuvent se développer que dans un cadre libre-échangiste. Le coton en effet est exporté vers les industries du Nord ou à l’étranger pour y être transformé. L’élection de Lincoln, militant de longue date en faveur de l’abolition de l’esclavage, met le feu aux poudres : dès décembre 1860, la Caroline du Sud fait sécession. Ce conflit particulièrement cruel ravage pendant quatre ans le sud des Etats-Unis, faisant quelque 850.000 morts. Le conflit se termine lorsque le général R. Lee, chef des armées confédérées, capitule à Appomatox (Virginie) le 9 avril 1865, dans les mains du général en chef nordiste U. Grant. Cette guerre va laisser des traces indélébiles aux Etats-Unis jusqu’à nos jours.
Ce conflit est considéré comme la première « guerre moderne » par les moyens techniques mis en œuvre, une transition entre les guerres napoléoniennes et les conflits ultérieurs. Si la plupart des fusils et pistolets utilisés par les belligérants sont des armes à percussion à chargement par la bouche (le fusil Springfield modèle 1861 par exemple), on y voit aussi l’usage d’armes à charger par l’arrière utilisant des cartouches et des armes à répétition. Le chemin de fer joue un rôle non négligeable pour le déplacement des troupes et du matériel. On y enregistre aussi des perfectionnements apportés aux grenades à main, l’usage des mines flottantes, des navires cuirassés et des submersibles. L’artillerie consiste en canons rayés le plus souvent à chargement par la bouche. Les tranchées, déjà, sont de la partie. Les recherches en matière d’armement vont naturellement bon train en cette période tragique.