Jacques Dartois (1754-1848) : portraits de famille, portraits en médaillon
Si Jacques Dartois résonne davantage par rapport à la rue du même nom, il n’en reste pas moins un personnage d’importance que Liège a compté.
Jacques Dartois (1754-1848)
Né à Liège en 1754, Jacques Dartois (1) a pour père, Jean-Melchior, l’un des meilleurs orfèvres liégeois de la fin de l’Ancien Régime. À Paris, Jacques Dartois se perfectionne dans son art et revient après avoir remporté un succès certain. De son union avec Marie-Jeanne Malherbe, il ne laisse pas de descendant, leur unique enfant étant mort accidentellement. Jacques Dartois décède à Liège le 12 août 1848 et est, selon son désir, enterré à la Boverie de Lize-Seraing (2).
Portraits en médaillon :
Jean-Melchior Dartois (1726-1804)
Voilà le seul portrait connu d’un orfèvre liégeois du temps des princes-évêques. Il est en buste et en profil absolu tourné vers la droite. Le visage, avenant, n’est pas marqué par l’âge.
Sans grand soin est gravé au revers « PR DE J. M. D’ARTOIS » mais aussi griffonné et raturé « PERE DE L’ARTISTE ». Sur un bout de papier joint, on y lit : « Portrait de Jean Melchior Dartois, père de l’auteur du portrait ».
Marie-Jeanne Malherbe (1778-1799)
Il s’agit de la future épouse de Jacques Dartois et non pas de Marie-Barbe-Antoinette-Joseph Bosset, épouse de son père Jean-Melchior. Le relief porte au revers une inscription qui tranche le débat
« M J : MALHERBE ».
Le modèle se montre de trois quarts. C’est une dame coquettement vêtue et coiffée, avec une relative simplicité. Elle ne paraît pas plus de quarante ans.
Ces deux portraits en médaillon n’ont pas été repoussés, mais modelés dans la cire, coulés dans le bronze, puis ciselés et dorés au mercure. Pour celui de Jean-Melchior, portrait et fond ont été coulés d’une pièce ; des réparations plus ou moins discrètes se sont imposées. Le fond est grené. Pour celui de Marie-Jeanne, seul le portrait au sens strict a été coulé ; il est rivé sur la plaque de fond parfaitement lisse.
Les deux médaillons sont protégés par un encadrement vitré, en bois tourné coloré en noir, sans doute d’origine.
Soulignons que le Grand Curtius abrite dans son parcours chronologique L’Éloge de la Paix de Fexhe (I/7017). Quant au BAL, il possède trois reliefs en cuivre repoussé et ciselé de Jacques Dartois, à savoir une Scène de la Révolution (SC 0497), Jupiter et Junon (SC 0437) et Hercule et Omphale (SC 0436).
-----
(1) Une importante étude concernant l’orfèvre et son œuvre vient de paraître : Pierre COLMAN et Soo Yang GEUZAINE, « Jacques Dartois orfèvre et ciseleur liégeois (1754-1848) », in Bulletin de l’Institut archéologique liégeois, tome CXVIII, Liège, 2014, p. 193-261.
(2) Pierre COLMAN, « La saga du tombeau de Jacques Dartois et de Marie-Jeanne Malherbe », in Le Vieux-Liège, Liège, 2014, p. 315-317.
Soo Yang GEUZAINE,
Responsable du département des Arts décoratifs