Deux pistolets semi-automatiques FN Browning modèle 1900 aux origines mystérieuses
Armurier : John Moses Browning
Fabricant : FN Herstal
Prêt du Capitaine-commandant Joeri Weckx du Service de ballistique de l’Ecole royale militaire
Ce pistolet est l’un des plus célèbres de son temps, au point que le nom Browning y reste implicitement attaché lorsqu’on parle de pistolet semi-automatique. Il s'agit d'une arme semi-automatique à culasse non-calée, extrêmement fiable et compacte mise au point par le très prolifique inventeur John Moses Browning (1855-1926). Ce pistolet fera d’ailleurs beaucoup pour l’excellente réputation de la FN dans l’avenir sur le plan mondial. Le Browning fut adopté dès 1899 par l’Armée belge, puis par la police française et de nombreux autres corps.
Produit depuis janvier 1899, il est le premier pistolet semi-automatique fabriqué sur le sol européen suite à l’arrivée de John Browning en Belgique et ses accords avec la FN. Une révolution totale dans l’armement européen où jusqu’ici le revolver régnait en maître. L’arme est modifiée en 1900 pour atteindre sa conformation finale avec un canon plus court.
Toutes les armes marquant les 100 000 productions sont gravées à l’or, comme c’est le cas sur ces deux pièces, tout du moins à l’origine. Le pistolet Browning n° 1 000 000 est réalisé le 15 juillet 1912. Ce millionième pistolet fait d’ailleurs l’objet d’une grande réception le 31 janvier 1914 à la FN avec John Browning, tous les dirigeants de la FN, le roi Albert Ier et de hauts représentants politiques. L’évènement est relayé dans la presse mondiale, et Browning est décoré de l’Ordre de Léopold. Au moins vingt pistolets de présentation, marqués « un million », sont offerts en cette occasion. Mais peu après la fête, la Première Guerre mondiale éclate, Browning et sa famille retournent aux U.S.A., et la FN est occupée pendant quatre ans. A la fin de la guerre, il n’y a plus trace du pistolet n°1 000 000. On le retrouve cependant lors de la mise en place de la loi Onkelinckx de 2006 sur la détention d’armes à feu : une personne le ramène pour enregistrement. Le problème avec ce pistolet est que l’on sait que la FN n’a pas produit plus de 725 000 exemplaires du FN Browning 1900. Ce pistolet est donc un mystère, d’autant plus qu’il n’y a pas d’autres numéros inscrits dessus.
L’arme n° 500 000, fabriquée en 1908, réapparaît également en 2006. Après recherche, on sait qu’elle a servi durant l’Occupation à Ostende. Le beau-fils du propriétaire reçoit l’arme en 1973 et, en service dans la Marine, le couvre de peinture anti-corrosion. Mais voici un nouveau souci : John Browning possède lui-même un Browning 1900, également marqué au n° 500 000, et ce dernier se trouve dans son musée aux Etats-Unis. Ce second pistolet Browning reste donc également mystérieux.
Loïc Servais
Conservateur du Département des Armes / Grand Curtius
L'objet en vidéo
Emplacement de l'exposition - Objet du mois.
L'oeuvre est visible dans la vitrine de l'objet du mois. Hall d'entrée du musée Grand Curtius à Liège.
Légendes visuels
Deux pistolets semi-automatiques FN Browning modèle 1900 aux origines mystérieuses.
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