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Les Trésors cachés de l'Institut archéologique liégeois

Grand Curtius
« Les Trésors cachés de l’Institut archéologique liégeois »
175 ans de l’IAL célébrés au Grand Curtius 

Naissance de l’IAL

Le 4 avril 1850, seize « amis du passé » se sont réunis dans les locaux de la Société d’Émulation à Liège pour jeter les bases d’une société savante ayant pour premier objectif de rechercher, rassembler et conserver les œuvres d’art et monuments archéologiques témoignant du passé liégeois. Cette mission figure toujours à l’article 1er des statuts de l’Institut archéologique liégeois (IAL), nom donné à la nouvelle association.

Très tôt dans son histoire et grâce à de généreux donateurs, l’IAL a pu rassembler de multiples objets relatifs, pour l’essentiel, au passé de la région liégeoise. Quelques œuvres majeures y figuraient déjà, comme le mausolée du prince-évêque Velbruck aujourd’hui en dépôt dans le cloître de la cathédrale ou bien le bas-relief de la Vierge de dom Rupert, l’un des chefs-d’œuvre des collections du Grand Curtius.  

L’exposition

Aujourd’hui, près de six cents pièces appartenant à l’IAL sont présentées dans le parcours permanent du Grand Curtius, des milliers d’autres sont en réserve. C’est un échantillon d’environ 250 pièces, et pas toujours des moindres, tirées de ces réserves qui seront présentées, parfois pour la première fois, dans l’exposition qu’organise le Grand Curtius à l’automne 2025, à l’occasion des 175 ans de l’IAL. Cette exposition a pour premier objectif de montrer la diversité des collections qui se sont développées au cours du temps grâce à des amis du passé liégeois soucieux de conserver les témoins de ce passé.   

L’exposition sera l’occasion de présenter les acquisitions récentes, avec des pièces souvent inédites, qui démontrent combien l’IAL reste actif quant à l’enrichissement des musées de Liège.   

Dans cette exposition jubilaire seront notamment présentées quelques pièces majeures des collections égyptologiques que l’IAL a reçues de son premier président, le baron d’Otreppe de Bouvette, en 1865. C’est la plus importante collection de ce genre en Wallonie. Par l’origine des objets, elle est même tout à fait complémentaire à la grande collection des Musées royaux d’Art et d’Histoire au Cinquantenaire.   

La plus ancienne pièce présentée à l’exposition sera un biface acheuléen, sorte d’outil à tout faire utilisé pour couper du bois, de la viande ou même à racler les peaux. Cet objet remonte à près de 300.000 ans et provient du quartier de Sainte-Walburge. Il fut donné à l’IAL par son découvreur, Marcel De Puydt, un pilier de l’Institut qui fut l’un des principaux fondateurs de la fameuse école liégeoise de préhistoire.  

En raison du rôle prééminent joué par l’IAL dans les fouilles archéologiques en province de Liège au XIXe siècle, ses collections en la matière sont extrêmement riches et aident à comprendre le faciès culturel de nos lointains ancêtres. On trouvera dans l’exposition des artefacts non seulement préhistoriques, mais également des pièces gallo-romaines et mérovingiennes illustrant la vie quotidienne dans nos régions durant l’Antiquité et le Haut Moyen Âge. Ces objets rappellent l’importance de plusieurs sites archéologiques qui furent fouillés au XIXe siècle, comme la place Gît-le Coq Jupille ou encore les nécropoles mérovingiennes du Mont-Saint-Sauveur à Fallais et du Pré des Princes à Seraing.   

Des grands noms de la sculpture principautaire seront présentés, avec en premier lieu notre fameux sculpteur baroque Jean Del Cour, mais également des meubles liégeois du XVIIIe siècle,  relevant du rococo épanoui.

En peinture, on trouvera comme un condensé de l’histoire de la peinture liégeoise de la fin du XVIe à la fin du XVIIIe siècle, avec des noms tels que Jean Ramey (élève de Lambert Lombard), Gérard Douffet (fondateur de l’école liégeoise du XVIIe siècle), François Walschartz (grand peintre caravagesque aujourd’hui presque complètement oublié),  mais aussi Walthère Damery, Jean-Guillaume Carlier, Louis Counet, Léonard Defrance ou encore Pierre-Michel de Lovinfosse. On trouvera encore des vues topographiques gravées de monuments liégeois ainsi qu’un dessin du Spadois Remacle Le Loup préparatoire à l’une des gravures des célèbres "Délices du païs de Liège".  

Les verres et les céramiques constitueront deux sections majeures de l’exposition par le nombre et la qualité des témoins qui ont été sélectionnés.  

Les grès, la faïence et la porcelaine ne seront pas en reste ; on trouvera quelques-unes des rares pièces liégeoises du XVIIIe siècle issues de la manufacture de Saint-Léonard, mais aussi des pièces provenant des manufactures de Meissen, Strasbourg, Septfontaines, Raeren, Tournai, Andenne, Bruxelles, Lunéville, Delft…, et enfin des pièces commandées par des Liégeois en Chine et au Japon.  

Quelques très belles pièces en verre confirmeront que le Grand Curtius détient l’une des plus conséquentes collections européennes de verres anciens. Pour rappel, le Musée Curtius fut à l’origine de la création de l’Association internationale pour l’Histoire du Verre. Les pièces exposées iront des verres XVIIe et XVIIIe de la région mosane, dont de magnifiques témoins dits à la façon de Venise, à des pièces Art nouveau de Gallé, Lalique ou du Val Saint-Lambert.  

Bon nombre de pièces d’orfèvrerie civile liégeoise ont été acquises ces dernières années pour combler des lacunes de la collection, avec notamment des pièces d’orfèvres locaux qui n’y étaient pas encore représentés. La plupart seront exposées pour la première fois. Quelques pièces en étain, spécialement des étains de Liège et de Huy, évoqueront l’important don de plus de près de quatre cents pièces en étain dont le professeur Roger Lemaire a récemment fait bénéficier l’IAL.  

Cet ensemble sera complété par quelques documents manuscrits, comme un livre de recettes médicales du XVIIe siècle, une généalogie illustrée de la famille Curtius, la correspondance d’un imprimeur liégeois de la fin du XVIIIe siècle et même des carnets de fouilles des pionniers de l’archéologie au pays de Liège.  

Enfin, une section ethnographique exhibera quelques objets sélectionnés au sein de la centaine que l’IAL a, de longue date, mis en dépôt au Musée de la Vie wallonne, institution la plus appropriée pour conserver des pièces de ce type. On trouvera, par exemple, dans l’exposition aussi bien un robinet du XVIIe siècle qu’un collier de chien du XVIIIe ou un moule à couque et une enseigne de brasserie du XIXe. 

Enfin, un catalogue richement illustré sera publié à l’occasion de cet anniversaire.

Cette exposition est réalisée par le Grand Curtius avec la collaboration de l’Institut archéologique liégeois.

Commissaire d’exposition : Jean-Luc Schlütz, Conservateur du département d’Archéologie du Grand Curtius

Infos pratiques

Du 25.09.25 > 11.01.26

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