Saint Joseph et l'Enfant

Cornelis Vander Veken

H : 71 x l : 41 x P : 23,5 cm
18e siècle
Tilleul sculpté, peint Département d’art religieux et d’art mosan, Musée Grand Curtius
Dépôt de la Congrégation des Sœurs de Saint-Augustin de Bavière
N° d’inventaire Flora : GC.REL.02b.1990.30820.

Cette sculpture baroque de tendance lyrique a pour sujet principal saint Joseph. Il tient dans sa main gauche l’Enfant Jésus, et de la droite une branche de lys, symbole de son mariage virginal. Cette œuvre, datée de la première moitié du 18e siècle, est stylistiquement attribuée à l’artiste malinois Cornelis Vander Veken (1666 - 1740), entré dans le métier des charpentiers de Liège en 1704.

Un artiste malinois à Liège ?

Attiré par la tendance lyrique propre au baroque liégeois, Vander Veken décide de s’installer dans la Cité ardente afin d’y pratiquer son art. À la différence des autres centres de production de nos régions, la principauté est touchée par le style du Bernin rapporté de Rome par Jean Del Cour (1631-1707). Alors que le baroque classique exprime de manière retenue et suspendue le mouvement du corps et du drapé, le baroque lyrique met l’accent sur un bref instantané. Il donne l’illusion que le mouvement dans lequel est représentée la sculpture est en train de se produire et qu’il se fige au moment salvateur. Pourtant, formé dans la tradition classique, c’est lors de son voyage à Rome que Vander Veken côtoie le style berninesque qu’il veut pratiquer à son tour. Installé à Liège, il collabore dans un premier temps avec Arnold Hontoir (1650-1709) avant de s’émanciper en 1707 de l’influence et de l’art de ce dernier. Il affichera dès lors un style qui lui est propre avec la réalisation d’un saint Joseph qu’il crée pour l’église de Beaufays.

Un style défini

Nous retrouvons dans la sculpture de « Saint Joseph et l’Enfant » présentée ici l’archétype stylistique de Vander Veken, étudié en 1998 par l’historien d’art Michel Lefftz. Celui-ci se traduit par des éléments « signatures » qui permettent de le définir. Parmi eux, nous retrouvons :

Le mouvement du corps : l’artiste place régulièrement ses figures dans une attitude de marche. Il sculpte le bassin poussé vers l’avant alors que les épaules sont tirées vers l’arrière.

Le drapé : il habille ses personnages à l’aide d’un manteau qui tombe de leurs épaules et forme au-dessus du coude une accumulation d’étoffe assez proéminente. La tunique quant à elle est animée par un coup de vent qui soulève le drapé par le bas.

L’anatomie : les visages sont caractérisés par des yeux ourlés, à moitié fermés par des paupières en coquille, et par un menton qui est aplati.

La chevelure : il modèle leurs coiffures par d’épaisses mèches torsadées qui se développent de manière perpendiculaire à l’arrière de la tête. Il rajoute chez ses personnages juvéniles une mèche rebelle qui anime davantage la coupe.

 

Aujourd’hui, les chercheurs ont attribué stylistiquement 130 œuvres à l’artiste malinois.

 

Sarah Collard

Historienne de l’art

 

Bibliographie :

Michel Lefftz, La sculpture baroque liégeoise : Simon Cognoulle, Jean Delcour, Guillaume Evrard, Antoine-Pierre Franck, Jean Hans, Arnold Hontoire, Jean-François Louis, Antoine-Marin Mélotte, Renier Rendeux, Gérard Vanderplanck, Cornélis Vander Veken, Robert Verburg, Jacques Vivroux, Thèse de doctorat présentée à l’Université Catholique de Louvain-La-Neuve, 1998, (non publiée.)

 

Musée Grand Curtius Liège

Le mouvement du corps

L’artiste place régulièrement ses figures dans une attitude de marche. Il sculpte le bassin poussé vers l’avant alors que les épaules sont tirées vers l’arrière.

Musée Grand Curtius Liège

Le drapé

il habille ses personnages à l’aide d’un manteau qui tombe de leurs épaules et forme au-dessus du coude une accumulation d’étoffe assez proéminente.

Musée Grand Curtius Liège

La tunique quant à elle est animée par un coup de vent qui soulève le drapé par le bas.

Musée Grand Curtius Liège

L’anatomie

​​Les visages sont caractérisés par des yeux ourlés, à moitié fermés par des paupières en coquille, et par un menton qui est aplati.

Musée Grand Curtius Liège

La chevelure

Il modèle leurs coiffures par d’épaisses mèches torsadées qui se développent de manière perpendiculaire à l’arrière de la tête.

Musée Grand Curtius Liège

Il rajoute chez ses personnages juvéniles une mèche rebelle qui anime davantage la coupe.

Musée Grand Curtius Liège
Saint Joseph et l’Enfant, Eglise Saint-Jean l’Evangéliste, Beaufays (Chaufondtaine). Copyright photo KIK-IRPA.

 

La vidéo

La vidéo - Grand Curtius Liège

 

Emplacement de l'objet

L'objet est actuellement visible dans la vitrine de l'objet du mois. Hall d'entrée du musée Grand Curtius à Liège.
 

Légendes visuels

Saint Joseph et l'Enfant - Grand Curtius.
Copyright Ville de Liège - Grand Curtius.