Douilles d’obus gravées par F. Funken, Liège, après 1918

La première guerre mondiale a donné lieu à la confection d’un grand nombre d’objets, souvent d’inspiration patriotique. Ainsi s’est développé « l’artisanat des tranchées » (Trench art) qui couvre les domaines les plus variés. Ces artefacts ont pu être effectivement fabriqués dans les tranchées, pour tromper l’ennui de l’attente mais ils furent aussi fréquemment réalisés par les soldats en dehors des tranchées : pendant les périodes de repos, dans les arsenaux, les camps de prisonniers, les hôpitaux. Des artisans civils en ont également produit. Nombre de ces pièces ont d’ailleurs vu le jour après la fin des hostilités. Il y eut des centres de confection importants, là où la demande de souvenirs était abondante.

Objets familiers entre tous, souvent réalisés après la guerre, les douilles d’obus gravées, qui ont trôné un temps sur les cheminées de nos grands-parents ; elles célèbrent le plus souvent la bataille de l’Yser ou les souverains belges mais on rencontre aussi des sujets floraux ou végétaux, des animaux, etc. Nos collections en comptent quatre, gravées avec le talent qu’on lui connaît par Félix Funken, graveur fondateur en 1926 de l’atelier de gravure de la FN. Deux douilles représentent effectivement le roi Albert et la reine Elisabeth, selon une iconographie familière ; les deux autres douilles, plus basses, montrent des sujets de chasse, en l’occurrence un chien tenant dans sa gueule un gibier à plumes.

Philippe Joris,
Conservateur du département des Armes

 

Nicholas J. Saunders, Trench art. The trench art collection of the In Flanders Fields Museum, Bruges, 2004.