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La visite à Liège de Napoléon Bonaparte, premier Consul, et le Décret d’Amercœur (août 1803)
La plaque en cuivre gravé préparatoire au projet d’un monument commémoratif du fameux « Décret d’Amercœur » pris par Napoléon Bonaparte lors de sa visite à Liège en thermidor de l’an XI (août 1803).
La reconstruction du faubourg d’Amercœur, détruit par les troupes autrichiennes au moment de leur retraite en 1794, fut décidée par décret signé par Napoléon en 1803 à la préfecture du département de l’Ourthe.
La mention « Faubourg d’Amercœur rebâti » qui figure sur le papier sous la main du chef de l’Etat, dans le tableau « Napoléon Bonaparte, Premier Consul » par Jean-Auguste-Dominique Ingres (huile sur toile, 227 x 147 cm, inventaire AM 873/BA1), actuellement exposé au BAL, est une référence explicite à ce décret.
Dès après le voyage du premier Consul en 1803, la Ville de Liège décida de rebaptiser le Faubourg d’Amercœur en « Faubourg Bonaparte ». Cette appellation a duré jusque 1814. Il nous en reste aujourd’hui le Quai Bonaparte. Le maire de l’époque, Bailly, avait également prévu l’installation d’un monument commémoratif qui aurait été constitué d’un ou de plusieurs petits obélisques sur lesquels auraient été appliquées des pièces de marbre commémorant le Décret d’Amercœur et remerciant pour la dotation de 300.000 frs pour la reconstruction du quartier. Ces éléments, qui devaient coûter fort cher, n’ont finalement jamais été placés.
Cette plaque de cuivre gravé a été donnée par un particulier en 2014 à l’Institut archéologique liégeois, qui a décidé de la mettre en dépôt au Grand Curtius (32,3 x 21,3 cm, inventaire I/2014/2). Tout indique qu’il s’agit d’un projet pour une plaque de plus grande dimension (en bronze d’après le texte) qui aurait dû être appliquée à l’entrée du Faubourg d’Amercœur, sans doute sur le monument commémoratif qui ne fut jamais réalisé. Le texte laisse entendre que c’est l’impératrice Joséphine elle-même qui aurait dû venir à Liège en 1804 (an XII) pour poser symboliquement la première pierre de la reconstruction du quartier, mais cette visite et cette cérémonie n’ont jamais eu lieu.