Les vitraux à sujets religieux des ateliers Osterrath en Asie

Les ateliers de peinture sur verre Osterrath 

De 1872 à 1930 environ, cet atelier compte parmi les plus importants représentants de la production de vitraux religieux - et civils dans une moindre mesure - en Belgique. Ses archives sont conservées  au département d’Art religieux et d’Art mosan du Grand Curtius.
L’atelier a été fondé par Joseph Osterrath senior (1845 - 1898). Sur les  conseils d’August Reichensperger, le jeune Joseph, qui faisait montre de dispositions pour les arts, vint à Gand pour suivre l’enseignement de Jean-Baptiste Béthune, un des pionniers et thuriféraires du mouvement  néogothique de stricte observance en Belgique.
De retour en Allemagne après sa formation, Joseph Osterrath établit son atelier personnel à Xanten. En 1872, la situation en Allemagne le contraint à l’exil ; il s’établit à Tilff où son activité prospère rapidement. En 1898, son fils Adrien Marie Joseph (1878 - 1958) prend la relève et conserve le  patronyme originel de la firme afin de marquer la continuité. On suppose que Joseph junior a reçu sa formation dans l’atelier paternel. De plus en plus prospère, l’atelier développe alors une activité internationale dont ses brochures publicitaires font état.
En 1922, Joseph Osterrath s’associe avec un maître verrier de la région de Verviers, André Biolley (1887 - 1957). Cette association se conjugue avec un
déménagement des ateliers à Liège, rue de l’Évêché, 4. L’activité se poursuit jusqu’en 1966 sous la direction de Guy Huyttens de Terbecq. 
Le fonds d’archives Ce fonds comporte plus d’un millier de projets, études, esquisses, numérotés et classés selon le lieu de destination des
verrières et auxquels correspondent des dossiers semblablement numérotés comprenant la correspondance avec les commanditaires ou leurs relais, des bordereaux d’expédition, des commandes, etc. 
Les projets sont réalisés au crayon ou à la plume, à la gouache ou à l’aquarelle sur du papier fort ou du papier calque ; l’état d’achèvement est fort variable, de la simple esquisse au patron au petit pied (projet à l’échelle). Tous les dossiers ne sont pas complets, loin de là. Les archives comprennent aussi des modèles iconographiques sous les formes les plus variées. Peu de documents concernent les débuts de l’atelier à Tilff. Les cartons à l’échelle ne sont pas conservés. 
Sur le plan iconographique, Joseph junior perpétue dans ses projets à caractère religieux le néogothique hérité de son père. Mais la perte de vitesse des idées ultramontaines et l’évolution artistique vont l’obliger à s’adapter à de nouveaux canons et de nouveaux sujets, tout en cultivant la nostalgie des « bons vieux styles ». Lire la suite...

Philippe Joris