Depuis l’époque de l’apparition des armes à feu, celles-ci, une fois achevées, étaient essayées avec une charge de poudre en principe supérieure à celle qu’elles devaient habituellement supporter, afin de tester leur solidité. Toutefois, cette pratique connaissait de nombreuses dérogations et quantité d’abus. C’est pourquoi plusieurs souverains, et dans ce cas le prince-évêque de Liège Maximilien-Henri de Bavière, tentèrent de rendre l’épreuve obligatoire et de la faire appliquer suivant certaines normes. En réalité, la mise en pratique de ce genre de décret laissa beaucoup à désirer avant le 19ème siècle. C’est pourquoi une arme antérieure à cette date, portant un poinçon d’épreuve, est peu fréquente. Celle-ci en est un des rares exemplaires liégeois conservés pour l’Ancien Régime. La marque d’épreuve représente le « perron ». Elle est frappée sur le canon, sans doute forgé à Liège. Cette arme fut produite à Nancy vers 1672, date du premier décret touchant l’épreuve obligatoire.
