Oeuvre classée comme Trésor la Fédération Wallonie-Bruxelles
Engagé dès 1888, puis nommé responsable du Service Création de 1896 à 1926, le français Léon Ledru est l’une des personnalités les plus marquantes du Val Saint-Lambert, orientant les nouvelles productions vers le style Art nouveau. Cependant, dans les années 1890, le Val produit également des pièces en cristal massif, adoptant une nouvelle technique découverte aux Etats-Unis : la taille au moyen de meules au carbure de silicium, nouvelle matière abrasive permettant de tailler le cristal en profondeur. Les diverses pièces en cristal massif vont se creuser d’abondants motifs géométriques : facettes en pointe de diamant, palmettes, étoiles et biseaux entrecroisés, les bords sont dentelés ou très découpés. Cette taille riche ou « américaine » devient et reste encore de nos jours, au niveau international, l’image de marque indélébile du Val Saint-Lambert.
Léon Ledru crée et fait réaliser cette œuvre monumentale en cristal taillé pour figurer à l’Exposition Universelle d’Anvers en 1894. Ce vase impressionnant, pèse 200 kilos et est composé d’un assemblage de 85 éléments. Il s’agit d’une pièce emblématique, glorifiant le Royaume de Belgique, composé à l’époque de 9 provinces unies : Anvers, Liège, Namur, la Flandre occidentale, la Flandre orientale, le Hainaut, le Limbourg, le Luxembourg, et le Brabant. Les blasons sont gravés à l’acide sur la frise centrale du corps ovoïde, neuf bandes verticales délimitent des zones à grosses pointes de diamant et sont reliées au col par neuf arceaux à l’extrémité spiralée. Le lion national, moulé en pâte de verre, surplombe l’ensemble avec l’inscription « L’union fait la force ».
Cette pièce maîtresse emblématique sera mise en exergue à l’occasion du centenaire de la naissance de la manufacture en 1926 (sur la photo, il est en point de mire de la table centrale dressée lors du banquet) ainsi qu’à l’Exposition Internationale de Liège en 1930.
Elle a été achetée conjointement par la Province de Liège, les Villes de Liège et de Seraing, ainsi que la Société Immoval en 2006.
En savoir plus sur les Trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Le décret du 11 juillet 2002 permet de classer comme Trésor, les biens qui présentent un intérêt notable pour la Fédération Wallonie-Bruxelles. Dans ce cadre, plusieurs œuvres dont la qualité artistique, la rareté ou les liens avec l’histoire et l’histoire de l’art ne sont plus à démontrer, sont davantage valorisées grâce à ce classement. Cette reconnaissance permet de mettre en valeur ces fleurons de notre patrimoine artistique et culturel mais surtout de mieux les protéger, d’aider à la restauration ou d’empêcher qu’ils soient vendus à l’étranger. Plusieurs œuvres historiques majeures sont, chaque année, reconnues comme Trésors.
Un bien protégé obtient la qualité de « trésor ». Ce terme trouve son origine dans le droit européen qui offre à chaque Etat membre la possibilité de protéger ses « trésors nationaux ayant une valeur artistique, historique ou archéologique ». Ces trésors échappent dès lors au principe de libre circulation des biens à l’intérieur de l’Union européenne et peuvent se voir imposer des restrictions ou interdictions de sortie du territoire national concerné.
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