Fragment de cancel

Découvert dans les fouilles entreprises à Liège en 1907 à l’emplacement du chœur occidental de l’ancienne cathédrale Saint-Lambert, cet élément sculpté était encastré, certainement comme matériau de remploi, dans un mur reliant la crypte à la nef de l’église haute. Il s’agit d’un fragment de frise antiquisante, déployant des enroulements symétriques faits de motifs d’inspiration végétale et comprenant majoritairement des palmettes. Ce type d’ornement est commun à la sculpture sur pierre et sur stuc de nombreux cancels carolingiens, comme celui de l’oratoire de Germigny-des-Prés, daté de l’an 806. De telles clôtures séparaient la nef du sanctuaire dans des édifices religieux au décor particulièrement soigné. Le motif ornemental rencontré ici se retrouve notamment, à la même époque, dans la sculpture sur ivoire. Il est plausible que cet élément de clôture provienne d’une église antérieure, bâtie à l’emplacement du lieu de découverte. Dans ce cas, sa présence indiquerait qu’une centaine d’années après l’assassinat de saint Lambert s’élevait déjà sur le site de son martyre un édifice richement décoré, bien en phase avec les modes de son temps.

Année d'exécution
9e s., région mosane
Lieu
Prov. d’un édifice de la Place Saint-Lambert à Liège