Accueil Vierge à l’Enfant, dite de Ponthoz Vierge à l’Enfant, dite de Ponthoz
La Vierge Marie, en tant que Mère de Dieu, occupe une place très importante dans le culte et l’iconographie catholiques. Dans les évangiles canoniques, son rôle est pourtant modeste et elle disparaît quasi complètement après les récits de l’enfance de Jésus. La légende de la Vierge se formera après le Ve siècle, alimentée par les écrits apocryphes, et la dévotion s’amplifiera durant le Moyen âge.
Le 15 août, l’Église célèbre l’Assomption, c’est-à-dire la montée corporelle de la Vierge au ciel après sa mort (on parle souvent aussi de dormition), thème calqué sur celui de l’Ascension de son Fils et qui ne deviendra un dogme de l’Église catholique qu’en 1950. Il n’existe donc pas de relique corporelle de la Vierge.
À Liège, le 15 août est, en Outremeuse, une grande fête populaire où se mêlent dévotion mariale (procession de la statue de la Vierge noire de l’église Saint-Nicolas,
potales) et réjouissances profanes : cortèges, bals, « bouquettes » et « peket », etc ...
La Vierge à l’Enfant présentée ici a été acquise par les Amis du MARAM en 1982. Elle provient de la chapelle castrale de Ponthoz (Condroz), où elle faisait pendant à une statue de saint Hubert. La Vierge repose sur un socle parcouru du chronogramme « aVe De-Cora MarIs steLLa » (1706). L’œuvre présente certaines caractéristiques qui prolongent le schéma des madones du XIVe siècle : l’attitude familière de l’Enfant, une main posée sur la poitrine de sa mère, ou le drapé en tablier du manteau de la Vierge. Le visage est dégagé, le front haut, le menton accusé, la chevelure ramenée latéralement en deux vagues émergeant de la couronne pour se répandre sur les épaules. Le drapé est fait de plis volumineux en V au niveau des jambes et largement étalés sur le sol. Le corsage est marqué de plis tubulaires verticaux interrompus à la taille par une large ceinture. Ces traits s’observent également dans la statue de Notre-Dame de la Sarte à Huy, avait noté A. Lemeunier. L’Enfant ici est exceptionnellement porté sur le bras droit. La polychromie, plus récente, est précisément datée par le chronogramme de 1706 qui constitue l’invocation se trouvant sur le socle : les étoiles dorées ornant le manteau bleu évoquent la « Stella Maris », l’Étoile de la Mer, inspirée des Vêpres de la Vierge.
Philippe JORIS,
Conservateur du département d’Art religieux et d’Art mosan
Statue de la Vierge :
Atelier hutois (?), vers 1450-1460
Tilleul sculpté polychrome
GC.REL.02b.1982.30685