Le gobelet décoré en surface est en quelque sorte inséré dans un second gobelet moulé et facetté protégeant l’ornementation. L’intérieur est incrusté d’une feuille d’or.
Le petit gobelet ovoïde porte un décor marbré incrusté d’une frise végétale et d’un papillon de jour. Le gobelet plus large et cylindrique est orné de tons marbrés, de deux frises ondoyantes et d’un papillon de nuit. Les parois internes sont dorées. Le premier s’emboîte dans le second, séparés par une gaine en peau, ils se rangent dans un étui en bois recouvert de cuir.
D’autres pièces sont décorées selon la même technique que le plus grand gobelet marbré, avec une feuille d’or et parfois d'argent, décorées de scènes finement gravées, il s’agit d’une spécialité des ateliers de Bohême (« zwischengoldgläser »). Ces luxueux gobelets, véritables objets de collection et de valeur, démontrent la créativité ainsi que l’habileté des artisans verriers. Ces verres très colorés sont des pièces atypiques et se démarquent de la production en cristal clair taillé et gravé.
Le décor veiné ou marbré aux tons subtils imitant l'agate et le jaspe est obtenu par les verriers dès l’époque romaine et réinventé par les Vénitiens au 16e siècle, puis au 18e siècle. L’aventurine est un procédé ingénieux reproduisant le plus fidèlement possible la pierre du même nom de couleur brun jaune, veinée de vert, constituée de quartz à inclusions de mica. L’artisan incorpore des cristaux de cuivre dans la pâte vitreuse, lui donnant un aspect doré et pailleté, la matière est alors appelée « stellaria ». Cet effet est plutôt obtenu par hasard que par calcul de proportions de cuivre à inclure dans le verre, d’où le nom de cette technique aventureuse.